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Culte du dimanche : Lost in Translation

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A l’occasion de la sortie de the Bling Ring, revenons sur le film qui a confirmé le talent de « spleenesque»  Sofia Coppola et toutes ses préoccupations : Lost in Translation.

Après Virgin Suicides, son premier long-métrage réussi et très favorablement accueilli par la critique et le public, Sofia Coppola se devait d’offrir un nouveau film à la hauteur des attente. Et cette fois, c’est à partir de son expérience vécue à Tokyo qu’elle va écrire elle-même son scénario.

Ce sera Lost in Translation. L’histoire d’un comédien en fin de carrière qui se rend dans la capitale japonaise pour tourner une publicité. Lors de ses nuit blanches à errer dans l’hôtel, il va faire la connaissance de la douce et jeune Charlotte qui, à l’aube de sa vie (elle vient de terminer ses études et de se marier), s’ennuie déjà. Ensemble, le temps de leur séjour, ils vont retrouver goût à la vie.

Les personnages perdus, cherchant leur raison d’être parfois au détour d’une simple rencontre pendant une période de transition, Sofia Coppola les aimes particulièrement et c’est même l’une des constantes de son cinéma. Celle qui était « la fille de»  et maintenant auteur reconnue a imposé avec Lost in Translation l’ensemble de ses thèmes et de ses préoccupations.
L’ennui, la célébrité sur le déclin, un Hollywood lointain qui n’est plus ce qu’il était, la recherche d’un bonheur même pour un court instant, tout cela dans un cadre intimiste et filmé avec une certaine la pudeur, comme des instants volés, voilà à quoi l’on peut reconnaitre entre mille un film de Sofia Coppola.

Lost in Translation est sans doute dans sa filmographie celui qui arrive à cerner le mieux ces thèmes sans en faire de trop. Avec une réelle justesse, elle nous installe dans l’hôtel duquel on ne partira presque pas et pourtant on a presque l’impression de se retrouver dans un road movie guidé par les rencontres dans un temps suspendu sur la musique aérienne dans lequel le choix par la réalisatrice se montre toujours judicieux.

Mais surtout, Sofia Coppola réunit à l’écran un couple original confondant de naturel. Nous avons d’un côté Bill Murray qui entretien toujours son image nostalgique, à la fois drôle, perdu, protecteur, humain et mélancolique. Dans le rôle de ce comédien désabusé cherchant à fuir le star-system hollywoodien et sa femme, il se montre particulièrement touchant.
En face de lui, Scarlett Johansson, alors encore peu connue, joue subtilement la girl next door en proie au doute et cherchant à être rassurée.
Ensemble, et malgré la différence d’âge entre les deux personnages, il forment un couple profondément attachant dans leur recherche de réconfort simple et d’un temps pour eux. La réalisatrice arrive à capturer une certaine intimité toute en pudeur jusque dans leur dernière scène et leur dernier échange qui restera un mystère.

Comédie romantique indépendante où la mélancolie et la solitude ont toute leur place, Lost in Translation désarme alors le public et la critique qui lui fait une ovation. Même les professionnels reconnaissent tout le talent d’auteur de Sofia Coppola en lui décernant l’oscar du meilleur scénario original à sa sortie. Depuis, elle ressasse les même thèmes en faisant ou non effet mais toujours en gardant cette indépendance.


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